Quoi qu’on puisse dire à propos des choix artistiques de la 57e édition du Festival International de Carthage, la soirée du mardi a démontré que cette scène prestigieuse est ouverte à tous les goûts pour des spectacles pour tout genre de public.
Sous le signe du Rock Metal, le théâtre a vibré. Les sonorités puissantes d’une musique qui a ses adeptes en Tunisie ont épousé le style de deux groupes légendaires Barzakh et Carthagods. Tous les deux ont réussi à attirer un public qui connaissait par cœur leurs titres, interagissait avec les artistes et adhérait à leur proposition d’une scène musicale tunisienne ouverte aux genres et voies diverses.
Le Festival International de Carthage a misé, avec cette soirée, sur une belle performance de groupes tunisiens qui, tour à tour, sur la scène ont donné à voir une belle et impressionnante prestation. Voix, jeux, rythmes, sonorités et Vjing en plus d’un beau charisme ; tous les ingrédients qui ont fait que la soirée soit à la hauteur des attentes.
Fusionner avec créativité et habileté des notes occidentales avec des rythmes orientaux, mêlant percussions à la guitare électrique et à la basse est une marque de fabrique pour Barzakh. Originale et énergique, leur musique arrive à créer une symphonie d’âmes qui transcende les frontières culturelles.
La première partie que le groupe a assurée était une odyssée. Comme son nom l’indique, Barzakh est un lieu de rencontre, là où les eaux se mélangent, les identités se touchent. Des notes occidentales sculptées sur des rythmes orientaux, des sons distordus purifiés par les mélodies du désert. Les opposées: Orient-Occident ou Occident-Orient qui fusionnent. Barzakh est une « voix » de rencontre, mais ne se veut aucunement devenir un point. Un voyage qui ne fait que commencer par des choix bien définis, des paroles principalement en dialecte tunisien qui touchent tout un chacun pour transmettre un message de résilience et d’espoir. Impressionnants, ils étaient avec des paroles fortes et un ton élevé : l’existentialisme, la spiritualité, l’amour de la patrie et bien d’autres sujets.
Puis fut le tour de Carthagods d’occuper la scène. Celui qui est considéré comme un groupe de metal tunisien pionnier, reconnu également sur la scène internationale, a retrouvé un public enthousiaste qui l’attendait.
Depuis leur formation en 1997, Carthagods a su gagner le cœur des amateurs de metal en Tunisie grâce à leurs productions musicales de qualité et leurs collaborations avec des artistes internationaux de renom. Leur présence régulière sur les scènes de festivals étrangers a également renforcé leur réputation. La sortie de leur vidéoclip «The Monster In Me», puis un album éponyme en 2019, a marqué un beau tournant dans le parcours du groupe.
Carthagods, avec ses membres et son chanteur à la voix exceptionnelle, est un véritable coup de poing au cœur, la force de la prestation, les sensations fortes que l’on ressent, ces solos de guitare et de basse, ces notes qui résonnent de partout nous font vivre une expérience épique. Beaucoup de passion, énormément de créativité, des invités aux voix étonnantes, et nous nous sommes laissés entraîner au cœur d’un tumulte créatif, sensoriel et émotionnellement exceptionnel.